Jeunes médecins, venez dans nos quartiers, nous vous attendons. Il y a du travail pour tous !

 

Aujourd’hui les jeunes, demain les vieux, cet automne 50% d’entre nous ?

 

La clause du besoin est un (mauvais) prétexte :

-à l’ouverture des frontières de la CEE, est-ce que tous les médecins frontaliers de pays plus riches se sont rués de l’autre côté des frontières pour s’y installer ? NON. Ce n’est pas si facile de s’installer dans un nouveau pays sans réseau aucun, ni connaissance des habitudes locales médicales et culturelles.

-les médecins suisses sont-ils si nombreux qu’ils sont tous à attendre le client ? NON. On a plutôt l’impression que tous les médecins sont débordés, et ont bien de la peine à donner des rendez-vous dans les délais demandés par les patients. Ils sont souvent en retard, courent toujours, et ont de la peine à prendre suffisamment de vacances. Le burn-out les guettent.

 

Les études de Mr. Dominighetti sur ces deux précédentes questions sont sûrement très bien, mais il faudrait que d’autres études soient faites pour les confirmer. C’est ce que l’on fait d’habitude, quand les résultats d’études faites uniquement  par un même chercheur apparaissent interrogeants :

-et si le nombre de médecins avait augmenté parce qu’ ils travaillent souvent à temps partiel, en particulier les femmes, et parce que les pères de famille  n’ont plus de femme au foyer et  désirent s’occuper un peu de leurs enfants ?

-et si le nombre de consultations avaient augmenté, non pas parce qu’elles sont induites par la demande, mais parce que l’organisation actuelle du travail,( avec son lot de chômeurs, de licenciés, de retraites anticipées, d’heures supplémentaires exagérées, de travail sur appel, de rythmes épuisants, de précarisation, d’incertitude quant à l’avenir etc..) induit des maladies psychosomatiques, des accidents, des maladies cardio-vasculaires… en grand nombre, comme de plus en plus d’études épidémiologiques semblent le démontrer ?

 Et l’augmentation du nombre des personnes âgées ?

 

Croyez-vous vraiment que si l’on cède sur la clause du besoin, les caisses-maladies vont renoncer à leur si cher cheval de bataille qui est l’abolition du libre choix du médecin ? NON.

Elles y reviendront aussitôt, car ce qu’elles veulent c’est une diminution drastique du nombre de cabinets médicaux , pour faire des économies (croient-elles…car la diminution du nombre des cabinets médicaux en Allemagne n’a pas diminué les coûts ; par contre il commence à manquer sérieusement de médecins là-bas). Les caisses n’ont pas de vision à long terme d’une politique de santé. Elles appliquent des méthodes de gestions de type néolibérale à court terme : pour faire plus de profit, il faut licencier…qui ?, -des médecins voyons ! Et que vont-elles faire avec cet argent économisé  ? Le perdre à la bourse ?

 

Nous, médecins installés en ville disons que nous avons besoin que les jeunes médecins s’installent, car nous avons besoin d’eux. Nous avons trop de travail, avec tous les exclus, les malades du stress, les réfugiés des pays en guerre etc… Nous ne sommes pas d’accord de travailler encore plus,  pour engraisser des caisses-maladies qui ne savent pas  gérer l’ argent que les patients et nous-mêmes leur confions !

 

Des médecins praticiens de Genève.(septembre.blanc@freesurf.ch)

                                                                                                           « Mes collègues seront mes frères. »

                                                                                       Serment de Genève 1948